Marcel KADOSCH est né le 5 janvier 1921
Agrégé de l’Université 1945, Maths
Ingénieur civil des mines P40
Dr ès Sciences 1957, Génie Mécanique
Sujet de la Thèse Déviation des jets par jet transversal et par adhérence à une paroi convexe (Archive ouverte HAL)
Autres Recherches scientifiques entreprises
1947 – Sur la théorie de Birkhoff (Revue Scientifique)
1952 – Définition et propriétés des écoulements inertes (Revue Scientifique)
Recherche et Développement auxquels il a participé:
1952 – SNECMA : Réalisation du 1er inverseur de poussée en vol et à l’atterrissage, sans pièce mobile. Démonstration au Salon de l’Aéronautique sur avion Vampire.
1967 –BERTIN et Cie : Respirateur artificiel sans pièce mobile
1969 – CYTEC : Étude technico-économique de l’Aérotrain (Ministère des Transports)
1974 – CYTEC : Limites d’emploi des systèmes de transport sélectif P.R.T. (R.A.I.R.O. et NUMDAM vol 8) avec F. GIRAUD
1976 – CYTEC :Temps d’attente dans les transports en commun (R.A.I.R.O. et NUMDAM vol 10)
1977 – SAVEC: Homologation du People Mover VEC, dans le parking de la Fnac, Rue de Rennes à Paris.
1980 – CYTEC: Déplacements des piétons par la méthode des agrégats (R.A.I.R.O. et NUMDAM vol 14) avec C. DAHAN
Il a publié ces derniers temps plusieurs livres dont les titres suivent:
2016 – Avatars de la vérité
2017 – Les embûches de la création
2018 – Liaisons dangereuses à très haut débit
2018 – L’intelligence artificielle en réseau (Revue des Mines n°498
Que veut dire ce slogan, d’où vient-il ?
” Le pire n’est pas toujours sûr “
Dans la comédie de Calderon: No siempre lo peor es cierto [1], Don Carlos dit à Doña Leonor :
— Temo que en cualquier suceso, siempre es cierto lo peor.
«Je crains que dans n’importe quel événement le pire soit toujours sûr».
C’est la loi de Murphy, soi-disant basée sur le deuxième principe de la thermodynamique : l’entropie qui augmente toujours.
À quoi Doña Leonor répond :
— Pues yo en mi inocencia espero, que ha de haber suceso en que, no siempre lo peor es cierto.
«Et moi dans mon innocence j’espère qu’il doit y avoir un événement où le pire n’est pas toujours sûr ».
Ainsi, l’anti-loi de Murphy reposerait sur l’innocence, l’espoir.
Paul Claudel en a fait le sous-titre de sa pièce : Le Soulier de satin, qui dure au total onze heures ! réduites à quatre heures par Jean Louis Barrault lors de sa première représentation en 1943 : difficile de faire moins.
Sacha Guitry aurait soupiré à la sortie du théâtre, confirmant ainsi le jugement de Doña Leonor, et aussi le sous-titre :
— Heureusement qu’il n’y avait pas la paire !
Qui a raison ? Ni l’un ni l’autre : les deux, mes seigneurs, ont tort : Carlos et Leonor semblent croire que « le pire » serait le résultat d’un manque d’information, d’emprise sur la réalité.
Mais le deuxième principe de la thermodynamique invoqué à ce propos a bon dos : en effet il s’applique au cas où il existe un très grand nombre d’éventualités, plus de dix millions de milliards de même probabilité parce qu’on manque d’information, et par extension au cas d’un nombre quelconque d’éventualités de probabilité estimée ; la non-information qui en résulte est source de hasard, d’entropie : mais elle n’implique pas une différence entre le normal et l’anormal, le sain et le pathologique, entre le bien et le mal, entre le meilleur et le pire, comme le présage Carlos, mais aussi Léonor, en espérant qu’une information se présentera, qui pourrait écarter le pire : car elle ne valorisera pas la confiture perdue.
On pourrait entrevoir au contraire une certaine parenté entre le pire et la désacralisation, le désenchantement , la révélation d’une information qui serait capable de modifier la société, qui était tenue secrète, pour la préserver de la destruction: peut-être, mais pas forcément, si d’aucuns refusent de la reconnaître.
Autrement dit, il s’agirait de l’ouverture de la Boîte de Pandore :
Le pire n’est pas toujours sûr: mais il est toujours possible, a -t-on craint à partir de l’information récoltée sur l’horreur et l’infamie révélées, mais encore loin d’être reconnue par tous.
Le pire n’est pas toujours sûr, tant qu’au fond de la boîte il reste l’Espoir : ce qui n’était pas grand chose aux yeux de Spinoza, rien qu’un Sentiment parmi d’autres (comme la Crainte), « ayant des propriétés bien définies, tout aussi dignes d’être connues que les propriétés d’une quelconque autre chose dont la seule considération nous satisfait »…« L’Espoir : rien d’autre qu’une Joie intermittente, née de l’image d’une chose future ou passée dont l’issue nous parait douteuse »[2]
Suite := >Incerto tempore incertisque locis
[1] P. CALDERON DE LA BARCA : No siempre lo peor es cierto, Linkgua, Barcelona, 2009
[2]B. SPINOZA: Ethique, Gallimard folio essais: Origine et nature des sentiments, proposition XVIII, scolie II, pp. 180 et 200.